MACBETH – Comédie Francaise

Dans cette nouvelle production de Macbeth pour la Comédie Française, Silvia Costa se focalise sur l’aspect ésotérico-gothique de la pièce et surfe sur un imaginaire nourri du romantisme noir des tableaux et gravures de Füssli pour construire un décor empesé de symboles (on ne vient pas de chez Castellucci pour rien!).

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ET SI C’ETAIENT EUX ? – Comédie Française

L’idée était audacieuse et l’exercice casse-gueule de créer ce prolongement, à peine dystopique, de notre monde dans lequel d’anciens sociétaires de la Comédie Française, désormais résidents plus ou moins valides de la maison de retraite de Pont aux Dames (bien réelle celle là) se voient contraints de participer à un jeu télévisé (du genre de ce que la télé-réalité peut proposer de pire) diffusé en direct sur la chaine impôts.gouv dans le but de remporter le suffrage des téléspectateurs face à l’hospice du Soleil (accueillant les anciens de la Cartoucherie) et à la Ménardière (pour les retraités du théâtre privé) pour gagner dix ans de subvention par l’Etat et par là même, d’éviter le rachat de l’établissement à but non lucratif par un groupement privé avec le risque de dérive dénoncé par les récents scandales des EHPAD.

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LE CÔTÉ DE GUERMANTES – Comédie Française

En ce milieu de saison, la Comédie Française reprend l’excursion de Christophe Honoré en pays proustien dans une adaptation de Du Côté de Guermantes. Comme Angels in America, cette nouvelle production avait été sacrément chamboulée par le Covid (et cette « interférence » d’ailleurs illustrée par un film du même Christophe Honoré), ce qui m’avait empêché de voir le spectacle à sa création. Depuis, lavé de la part du fantasme de lecteur que constitue la Recherche du Temps Perdu et convaincu de lisibilité de cet Everest littéraire par l’excellent travail de débroussaillage de l’œuvre mené par la troupe à grand renfort de brillantes lectures diffusées durant les confinements, c’est serein et curieux de voir comment le metteur en scène allait concrétiser sur le plateau cette impalpable nostalgie planant sur la Recherche que je me rendais salle Richelieu, dans l’expectative de voir aussi comment la transposition à la scène allait répondre à la question fondamentale posée par cet amoncellement de chapitres : « l’essence de l’existence est elle définie par le souvenir ?« .

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LA MORT DE DANTON – Comédie Française

Il est toujours difficile de voir que les gens qu’on admire peuvent échouer. La situation est encore plus compliquée lorsqu’il faut objectivement constater et relater ce fourvoiement. Et pourtant, en sortant de La Mort de Danton (et même, pour être franc dès les 20 premières minutes du spectacle), je savais que j’aurais à m’acquitter de cette tâche. La pièce de Georg Büchner (1836) fait son entrée au répertoire de la Comédie Française sur proposition de Simon Delétang, bizarrement investi de la mission patriotique de « réparer un oubli fondamental ». Malgré ses bonnes intentions, le metteur en scène n’arrive pourtant pas à fédérer (ni la troupe, ni le public) autour des personnages de cette pièce réputée injouable et transforme la mort du révolutionnaire en une lente agonie du spectateur, pris en otage d’une représentation interminable.

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LA CERISAIE … qui sent le sapin

Clément Hervieux Léger, sociétaire de la Comédie-Française, a toujours su, à travers ses mises en scène, ciseler des personnages ayant la finesse de petites figurines en porcelaine de Saxe. On avait adoré la quasi perfection de son Misanthrope, la délicatesse de son Petit Maître corrigé et la profonde sensibilité de son Eveil du Printemps. Sa confrontation à Tchekhov s’annonçait prometteuse ; elle tient hélas davantage du rendez-vous manqué. Trop de pression face à ce pilier de la littérature russe ? Une vision trop fataliste de la pièce pour moi qui n’en suis pas familier (j’avoue c’était ma première !) ? Difficile à dire, car tout semblait sur le papier conduire cette Cerisaie à une réussite … mais c’est finalement déçu que l’on quitte la salle.

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