MACBETH – Comédie Francaise

Dans cette nouvelle production de Macbeth pour la Comédie Française, Silvia Costa se focalise sur l’aspect ésotérico-gothique de la pièce et surfe sur un imaginaire nourri du romantisme noir des tableaux et gravures de Füssli pour construire un décor empesé de symboles (on ne vient pas de chez Castellucci pour rien!).

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ANGELS IN AMERICA – Comédie Française

Après plusieurs tentatives avortées pour cause de grève, de Covid et autre pluie de météorites, et grâce à un entêtement typique du bovidé zodiacal que je ne suis pourtant pas, j’ai enfin vu Angels in America (1991) dans la version créée en 2020 déjà par Arnaud Desplechin pour la Comédie Française ! Adapté de la pièce de Tony Kushner, auteur juif, homosexuel et marxiste, ce long spectacle nous renvoie à la fin des années 80 à New York : des années qui auraient pu être marquées par de grandes victoires mais au final « simplement » traversées par de vaillants combats, face au VIH gangrénant l’Amérique conservatrice et hypocritement puritaine de Reagan notamment. Qu’Angels fasse son entrée dans la respectable salle Richelieu est un acte politique important dont l’impact est cependant amoindri par l’élagage du texte (près de la moitié) et une mise en scène futée mais peut être trop conventionnelle en regard de la « monstruosité » formelle de la pièce.

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LA MORT DE DANTON – Comédie Française

Il est toujours difficile de voir que les gens qu’on admire peuvent échouer. La situation est encore plus compliquée lorsqu’il faut objectivement constater et relater ce fourvoiement. Et pourtant, en sortant de La Mort de Danton (et même, pour être franc dès les 20 premières minutes du spectacle), je savais que j’aurais à m’acquitter de cette tâche. La pièce de Georg Büchner (1836) fait son entrée au répertoire de la Comédie Française sur proposition de Simon Delétang, bizarrement investi de la mission patriotique de « réparer un oubli fondamental ». Malgré ses bonnes intentions, le metteur en scène n’arrive pourtant pas à fédérer (ni la troupe, ni le public) autour des personnages de cette pièce réputée injouable et transforme la mort du révolutionnaire en une lente agonie du spectateur, pris en otage d’une représentation interminable.

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TARTUFFE ou l’HYPOCRITE – Comédie-Française

Molière est né il y a 400 ans et le public continue de se retrouver dans ses pièces avec une complicité (sûrement cause de son intemporalité) sans cesse renouvelée. À envisager les productions présentées par la Comédie-Française pour célébrer cet anniversaire, l’envie de l’institution n’est pas de mettre l’auteur sous cloche ni de faire se succéder des soirées « testament » poussiéreuses et exsangues mais bien de restituer l’inépuisable élan de vitalité qui souffle dans son théâtre. Certains crieront au scandale en sortant de la nouvelle production du Tartuffe montée par Ivo van Hove, faute d’y retrouver le contenu « formaté » des notes de bas de page de leur classique Larousse ; crions davantage au génie face à l’acuité du regard porté par cette production sur ce loup rentré dans la bergerie et à l’intelligente manière de questionner la pièce plus que d’en apporter doctement une analyse prétentieuse et moralisatrice.

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LA CERISAIE … qui sent le sapin

Clément Hervieux Léger, sociétaire de la Comédie-Française, a toujours su, à travers ses mises en scène, ciseler des personnages ayant la finesse de petites figurines en porcelaine de Saxe. On avait adoré la quasi perfection de son Misanthrope, la délicatesse de son Petit Maître corrigé et la profonde sensibilité de son Eveil du Printemps. Sa confrontation à Tchekhov s’annonçait prometteuse ; elle tient hélas davantage du rendez-vous manqué. Trop de pression face à ce pilier de la littérature russe ? Une vision trop fataliste de la pièce pour moi qui n’en suis pas familier (j’avoue c’était ma première !) ? Difficile à dire, car tout semblait sur le papier conduire cette Cerisaie à une réussite … mais c’est finalement déçu que l’on quitte la salle.

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