LE CÔTÉ DE GUERMANTES – Comédie Française

En ce milieu de saison, la Comédie Française reprend l’excursion de Christophe Honoré en pays proustien dans une adaptation de Du Côté de Guermantes. Comme Angels in America, cette nouvelle production avait été sacrément chamboulée par le Covid (et cette « interférence » d’ailleurs illustrée par un film du même Christophe Honoré), ce qui m’avait empêché de voir le spectacle à sa création. Depuis, lavé de la part du fantasme de lecteur que constitue la Recherche du Temps Perdu et convaincu de lisibilité de cet Everest littéraire par l’excellent travail de débroussaillage de l’œuvre mené par la troupe à grand renfort de brillantes lectures diffusées durant les confinements, c’est serein et curieux de voir comment le metteur en scène allait concrétiser sur le plateau cette impalpable nostalgie planant sur la Recherche que je me rendais salle Richelieu, dans l’expectative de voir aussi comment la transposition à la scène allait répondre à la question fondamentale posée par cet amoncellement de chapitres : « l’essence de l’existence est elle définie par le souvenir ?« .

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GABRIEL … le transfuge de genre

Qui doute encore que le Théâtre puisse être le meilleur moyen de découvrir et de comprendre le monde se doit d’aller voir l’adaptation de Gabriel, roman dialogué de George Sand (1839), adapté et mise en scène par Laurent Delvert pour la Comédie Française. Bien que réduite à 2 heures, contre les 6 heures potentielles de représentation, et recentrée sur 8 personnages, au lieu de 30, l’intrigue n’a rien à envier en méandres et péripéties à un opéra baroque dont elle assume le romanesque flamboyant et les plus crédibles invraisemblances.

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EX-TRAITS DE FEMMES … Molière au féminin

Anne Kessler clôture la passionnante série des « seuls en scène » de la saison Molière prévue par Éric Ruf à la Comédie Française. En actrice passionnée, c’est au texte lui même qu’elle a choisi de retourner pour monter seule (conception, interprétation et animation graphique) son spectacle Ex-traits de Femmes bâti sur la mise en résonance de scènes emblématiques ou moins connues tirées de la longue liste des pièces du « patron ». Elle fait ainsi, l’espace d’une soirée, se succéder sur la scène de l’intime Studio, Louison, Agnès, Henriette et Armande, Célimène, Elvire, Madame Pernelle … et dessine d’un geste théâtral aussi efficace que son coup de pinceau, les différentes nuances d’un portait de femme.

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Un café avec … Anne Kessler !

Adoubée. Rien ne prédisposait Anne Kessler à devenir actrice. En même temps, peut-on être prédestiné à devenir artiste ? Petite, elle avait bien senti que « mettre en scène ses cousins et demander aux anciens de venir voir leur travail » lui procurait un certain plaisir. Mais il y a toujours un pas de géant entre se dire « cela me plait » ou « ce regard bienveillant de la famille est agréable » et surmonter l’impression que cette sensation ne fait pas le poids face à l’ombre des stars qui entrent dans les foyers par la télévision ou les journaux.

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Mais quelle Comédie ! … mais quelle réussite

C’est un double rendez vous amoureux que proposent Serge Bagdassarian et Marina Hands dans Mais quelle comédie ! à la Comédie Française. Un rendez vous amoureux des membres de la troupe avec la comédie musicale et un rendez vous amoureux avec le public, tenu trop longtemps éloigné d’eux. Retrouver le public, le sentir vibrer dans le noir et même prendre le risque de le voir en allumant la salle est le désir ardent que l’on ressent de la part de cette riche distribution de comédiens faisant état de toutes les cordes de leur lyre (ustensile moins agressif qu’un arc !) et capables, avec un égal talent, de chanter, danser et jouer la comédie sur des airs de music hall et des standards de la chanson française .

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