SADEH 21 – Opéra National de Paris

Une sensation étrange envahit le spectateur à la sortie de Sadeh 21, chorégraphie de Ohad Naharin, l’inventeur du style gaga, qui fait son entrée au répertoire du Ballet de l’Opera de Paris. Une entrée peut être tardive pour cette pièce de 2011 dont la succession de tableaux tantôt immédiatement esthétiques tantôt plus déconcertants peut parfois paraître souffrir d’une impression de déjà vu, parfois même de dépassé. Mais se contenter de cette analyse froide serait aller à l’encontre des principes gaga : pour l’interprète oublier le quoi et se focaliser sur le comment, pour le spectateur oublier l’obsession du sens pour ressentir l’émotion brute. Alors, regardé sous ce prisme le spectacle interroge, remue et laisse un arrière goût étrangement envoutant.

Le Lac des Cygnes n’aura jamais été aussi limpide !

Branle bas de combat ! tout le monde sur le pont : le Lac des Cygnes est de retour à  l’Opéra de Paris. Toute la balletosphère est en émoi : chacun y va de ses commentaires sur les distributions (pourquoi un-tel n’aurait pas du être là, pourquoi celle-ci ne devrait pas danser avec celui-là ) ou, plus grave encore, menace de se couper le chignon et de se mettre au hip-hop si François Alu n’est pas nommé étoile !! et bla bla bla … A trop s’imaginer à la tête de la compagnie on en vient à être borné, obnubilé par des choses qui ne font même plus battre d’un cil les principaux intéressés et à détourner les passions vers des intérêts bien éloignés de ce qui se déroule sur scène. Faisons donc peu de cas des commentaires accessoires des « influenceurs » et applaudissons cette série qui, contrairement à celle de 2016 (racontée >> ici) permet de mieux cerner les intentions de Rudolf Noureev et de comprendre pleinement ses choix. Deux soirées dans le Lac, deux ambiances différentes et deux distributions assez complémentaires … mais voilà que moi aussi je me mets à vouloir faire mes programmations !!

THIERREE SHECHTER PEREZ PITE

Il est des moments où le 6ème sens devrait être mieux écouté… cette soirée alignant quatre noms particulièrement en vue en ce moment dans le domaine de la danse d’aujourd’hui attirait principalement, ne nous voilons pas la face, pour la reprise du raz de marée de Crystal Pite : The Seasons ‘ Canon qui avait secoué le public la saison passée. Mais Le happening de James Thierrée annoncé en apéritif dans les espaces publics du palais Garnier pouvait laisser présager quelquechose de spectaculaire, les deux autres créations s’avéraient aguicheuses entre le phénomène Hofesh Shechter et la vedette montante Ivan Pérez… notre 6ème sens en doutait cependant … qu’en fut il ? Un long voyage au bout de l’ennui guidé par la lumière qui brillait au bout du tunnel et valait à elle seule la peine de subir les 2h30 insipides qui conduisaient à la libération.