THE DANTE PROJECT – Opera National de Paris

Une chose est sûre au sortir de The Dante Project, création de Wayne Mc Gregor pour les ballets de l’Opera national de Paris et de la Royal Opera House de Londres : on a envie de se (re) plonger dans la Divine Comédie tant la manière dont le chorégraphe en exprime physiquement et émotionnellement le contenu est captivante. Nous ne saurions à ce propos que vous conseiller la récente traduction de Daniele Robert (Actes Sud 2021) mais cela n’est pas directement le propos.

Poursuivre la lecture de « THE DANTE PROJECT – Opera National de Paris »

MAURICE BEJART – Opéra National de Paris

La place de Maurice Béjart dans l’histoire de la danse m’a toujours beaucoup questionné. Car si le chorégraphe a incontestablement ouvert la porte à la vague contemporaine délaissant la narration pour définir le mouvement du corps comme nouvel épicentre de l’émotion, si les sources d’inspiration de son œuvre ancrent solidement sa création dans les préoccupations de la société (il avait bien compris, avant qu’on ne s’interroge à leur sujet, les conditions indispensables à la survie du ballet) et participent à sa volonté affirmée de populariser cet art, ses ballets m’ont très souvent laissés perplexe. Tout autant que sa relation chaotique avec l’Opera National de Paris qui ressort pourtant de ses tiroirs trois ballets emblématiques du chorégraphe pour une soirée dont le compte rendu me fera surement passer pour un hérétique et un blasphémateur. Lecteur, si tu n’es pas prêt à entendre les doutes et errances intellectuelles d’un balletomane en perdition, cesse ici ta lecture !

Poursuivre la lecture de « MAURICE BEJART – Opéra National de Paris »

La Bayadère … ou la piste aux étoiles

S’il est un ballet emblématique de l’Opéra National de Paris et de l’ère Noureev c’est bien cette Bayadère, aboutissement de la quête du maître, ultime prestigieux cadeau fait à la compagnie en 1992. La version filmée à l’époque ouvrait les portes d’un rêve éveillé, d’un voyage merveilleux à travers les somptueux paysages, temples et palais d’Ezio Frigerio et les costumes de Franca Scarciapino dont la luxuriance suffisait à enflammer tous les fantasmes exotiques entourant l’évocation des fakirs, brahmanes, rajah et autres valeureux guerriers tueurs de tigres, princesses hindoues ou autres bayadères auxquels se rattache l’argument. Isabelle Guerin, Elisabeth Platel et Laurent Hilaire, la fine fleur de cette grande époque, y défendaient sur scène le délire pharaonique du tatare ayant conquis l’Europe occidentale pour y imposer ce que le ballet russe a de plus sublime. Ce choc télévisuel ne m’avait plus laissé de répit, il fallait que que je puisse un jour quitter ma province et ses forêts familières pour plonger dans l’exubérante jungle servant d’écrin à l’apparition des Ombres ; et puis ce 10 janvier 1999, grâce à Luc Dessois, régisseur de la scène de Bastille, je suis rentré dans le rêve : Carole Arbo, Claire Marie Osta et Wilfried Romoli m’ont raconté « en vrai » l’histoire de cette Bayadère et m’ont pris par la main, m’entrainant dans cette Inde imaginaire. Depuis, je n’ai eu de cesse de renouveler mon pèlerinage à chaque reprise de la production. Deux mille vingt en a décidé autrement : pas de représentation, juste une captation filmée face à un parterre vide. Sans la cerise sur le gâteau à l’issue de celle-ci, je ne l’aurais sûrement pas regardée. Mais le ballet renait toujours de ses cendres et ce qui devait être un pis aller a vu un nouveau phénix surgir de cette salle lugubre et silencieuse : une nouvelle étoile prendre son envol.

Poursuivre la lecture de « La Bayadère … ou la piste aux étoiles »

Giselle … l’éternelle première fois

Après (enfin c’est vite dit car les annulations ont encore sévi depuis le début de la série) les mouvements sociaux ayant paralysé la « grande boutique » pendant de trop longs mois, c’est avec Giselle que le Ballet de l’Opéra National de Paris retrouve la scène de Garnier. Le ballet mythique, dont la seule évocation fait se pâmer les balletomanes qui se voient déjà sautillant sur pointe pour les unes ou courir dans la lande brumeuse emmitouflés dans leur longue cape pour les autres (ou l’inverse pour ne pas choquer les affolés du Genre), fait donc son retour après 4 ans d’absence. Suite à l’annulation pure et simple de Raymonda en décembre et en raison de l’absence de grand ballet classique depuis mars 2019, les détracteurs de l’actuelle direction attendaient au fébrilement le bulletin de santé de la compagnie dans ce répertoire. Moins polémique, j’attendais avec impatience la concrétisation des promesses que me faisaient les deux distributions (mon dieu que j’ai eu de la chance!) qui m’étaient attribuées à la grande loterie : la fraicheur d’une double prise de rôle et l’apothéose du couple d’étoiles dont je rêvais dans ce ballet. Poursuivre la lecture de « Giselle … l’éternelle première fois »

Le Lac des Cygnes n’aura jamais été aussi limpide !

Branle bas de combat ! tout le monde sur le pont : le Lac des Cygnes est de retour à  l’Opéra de Paris. Toute la balletosphère est en émoi : chacun y va de ses commentaires sur les distributions (pourquoi un-tel n’aurait pas du être là, pourquoi celle-ci ne devrait pas danser avec celui-là ) ou, plus grave encore, menace de se couper le chignon et de se mettre au hip-hop si François Alu n’est pas nommé étoile !! et bla bla bla … A trop s’imaginer à la tête de la compagnie on en vient à être borné, obnubilé par des choses qui ne font même plus battre d’un cil les principaux intéressés et à détourner les passions vers des intérêts bien éloignés de ce qui se déroule sur scène. Faisons donc peu de cas des commentaires accessoires des « influenceurs » et applaudissons cette série qui, contrairement à celle de 2016 (racontée >> ici) permet de mieux cerner les intentions de Rudolf Noureev et de comprendre pleinement ses choix. Deux soirées dans le Lac, deux ambiances différentes et deux distributions assez complémentaires … mais voilà que moi aussi je me mets à vouloir faire mes programmations !! Poursuivre la lecture de « Le Lac des Cygnes n’aura jamais été aussi limpide ! »